Histoire

11 novembre 2018

rue de la mairie NB le 15 mai 1912

L’origine du nom Vergéal

Formes écrites anciennes : Verial en 1240, Verjal en 1241, Vergeal en 1473
Une forme parochia viridi gallo « paroisse au coq vert en 1340 et 1516 ». La forme Verial en 1240, d’origine gauloise est composée du préfixe gaulois « uer » : supérieur, majeur, excellent et de « ialon », clairière, lieu défriché. Le nom signifie « l’excellente clairière » ce qui pourrait indiquer un ancien lieu sacré.
Vergéal avec un accent
La question avait officiellement été posée par les services de la Préfecture au conseil municipal, il y a environ 40 ans. Le sujet avait donnée lieu à un débat et après délibération, le conseil avait opté pour l’accent aigu. Le préfet avait entériné la décision et publié : c’est Vergéal avec un accent.

De Paroisse à Commune

La paroisse de Vergéal n’est pas mentionnée avant le 13ème siècle : elle relevait depuis 1448 de la collégiale de Champeaux. La paroisse de Vergéal existait probablement dès le 11ème siècle, mais on ne trouve son nom dans des actes authentiques qu’au 13ème siècle. A cette dernière époque, elle dépendait de la baronnerie de Vitré, et en 1210 André II, sire de Vitré, faisait son testament avant de partir pour la croisade contre les Albigeois et donna en douaire à la femme Luce Painel, plusieurs terres, parmi lesquelles figure Vergéal (chronique de Vitré, ch.38).
En janvier 1242, la paroisse de Vergéal figure dans l’acte de mariage, elle constitue la dote de Thomasse, fille de Geoffrey de Pouancé, sire de La Guerche, elle se marie avec André II, baron de Vitré.
En 1448, le pape Nicolas V unit au chapitre de la collégiale de Champeaux, la cure de Vergéal et jusqu’en 1777, le recteur de Vergéal fut toujours un chanoine de Champeaux. Après la désunion de la cure de Vergéal et du chapitre de Champeaux, la cure de Vergéal n’en continua pas moins d’être jusqu’à la révolution présentée par le marquis d’’Espinay, fondateur de Champeaux.
La période précédant la Révolution est marquée par des informations tronquées. La plupart des actes de naissance, de mariage ou de décès faisaient l’objet d’un enregistrement par les prêtes. C’est à partir de 1780 et jusqu’en 1789 que Jean Fouassier fut nommé recteur de la paroisse et est apparu sur les actes accompagné de la signature des maires Louis Legré et Rupin et rattaché à l’époque au canton de Louvigné de Bais. C’est à partir de la Révolution entre 1789 et 1800 que l’on donna le nom de commune et tous les actes étaient enregistrés sous la responsabilité d’un officier public de la République de Vitré.

Mairie autrefois N&B

Vergéal au fil du temps…

Comment mieux s’imprégner de l’histoire de Vergéal qu’à travers d’anecdotes, de souvenirs, de témoignages, de circulaires ou d’arrêtés préfectoraux ! Remontons dans le temps avec un peu d’histoire…
« L’historien Aurélien de Courson raconte que sur le territoire de la commune de Vergéal, au lieu-dit « La Gaudinière » eut lieu le 31 mai 1832 de sanglants combats. Ils se déroulèrent entre les troupes royalistes commandées par les fameux chefs Carré et Hubert et les troupes républicaines. Les chouans avaient dans leurs rangs un traitre nommé Joseph Dubourg qui était chargé de livrer les plans de l’armée républicaine. Découvert, le traitre fut conduit près de « La Gaudinière » pour y être fusillé. Une compagnie républicaine surprit les chouans. Il en résulta un affrontement qui anéantit les troupes royalistes ».

Les archives municipales révèlent parfois des anecdotes sur la vie des habitants de Vergéal, en particulier sur la protection des enfants du premier âge. Des certificats d’un livre à souche étaient délivrés par le maire aux nourrices, sevreuses ou gardeuses suite à l’exécution de la loi du 23 décembre 1874. Aujourd’hui, nous les appelons assistantes maternelles.
Contenu de la loi du 23/12/1874, article 8 « Toute personne qui veut se procurer un nourrisson ou un ou plusieurs enfants en sevrage ou en garde, est tenue de se munir préalablement des certificats exigés par les règlements pour indiquer son état civil et justifier de son aptitude à nourrir ou à recevoir des enfants en sevrage ou en garde ».
Article 28 du règlement d’administration publique : Le certificat délivré par le Maire doit être revêtu du sceau de la mairie et contenir les indications suivantes :
1. Nom, prénom, signalement, domicile et profession de la nourrice, date et lieu de naissance
2. Etat civil de la nourrice, nom, prénom et profession de son mari
3. Date de naissance de son dernier enfant, et si cet enfant est vivant.
Le certificat fera connaître si le mari a donné son consentement. Il contiendra les renseignements que pourra fournir le Maire sur la conduite et les moyens d’existence de la nourrice, sur la salubrité et la propreté de son habitation. Il constatera la déclaration de la nourrice qu’elle est pourvue d’un berceau et d’un garde-feu. Sur l’interpellation du maire, la nourrice déclarera si elle a déjà élevé un ou plusieurs enfants moyennant salaire. Elle indiquera l’époque à laquelle elle a été chargée de ces enfants, la date et la cause des retraits, et si elle est restée munie des carnets qui lui auraient été précédemment délivrés. Le maire mentionnera dans le certificat les réponses de la nourrice. Le signalement de la nourrice, sevreuse ou gardeuse (cheveux, front, sourcils, yeux, nez, bouche, oreilles, visage et taille) était noté par le Maire sur le livre à souches.
Le 1er certificat délivré à Vergéal (connu à ce jour) était daté du 19 novembre 1895.

En 1922, le CCAS s’appelait le bureau de bienfaisance

Dans les années 1930, on ne parlait pas de retraite mais d’allocation temporaire aux vieux. La mairie pouvait également faire une demande auprès du département d’une « carte sociale des économiquement faibles » pour les nécessiteux.

Budget de la commune de Vergéal

Quelques exemples :
– En 1918, 987 F
– En 1925, 1 202 F
– En 1930, 5 032,02 F
– En 1945, 98 085 F

Dans les années 1940, le commerce et l’artisanat étaient à son apogée à Vergéal. A cette époque, la commune comptait :
– 4 charrons
– 3 mécaniciens agricoles ou automobiles
– 1 réparateur de bicyclettes et écrémeuses
– 1 bourrelier
– 1 couvreur
– 2 alimentations
– 1 charcutier
– 1 tailleur habilleur homme
– 1 vendeur en mercerie et vêtements femmes
– Plusieurs dépôts ventes de plants et graines
– 4 fermes dans le bourg
– 6 débits de boissons qui organisaient le dimanche des concours de cartes et palets.

Les années sombres pendant la Guerre 1939 – 1945

La commune de Vergéal a subi la présence d’un fort contingent de soldats allemands pendant la guerre 39-45. Un camp a été installé au village de la « Morinais »

vergeal guerre

Archive communale :

« Ordre de la Feldkommandantur 748 Abt Ernaehrung – und Landwirt schaft de Vitré de réquisitionner les terrains non cultivés sur la commune de Vergéal le 17 septembre 1943 adressé à Mr le Maire de Vergéal »

En cette période de guerre, la vie était difficile sous l’occupation allemande et était régi par des arrêtés préfectoraux.
Exemple d’un arrêté préfectoral de 1940 :
« Sur les honoraires de soins dentaires et d’appareils prothétiques,
– extraction avec insensibilisation dent, racine, esquille ou sequestre : 30 francs
– traitement des gencives lorsqu’il est nécessité par une intoxication générale médicamenteuse : 20 francs »

Des souvenirs également écrits par Benjamin Reucheron, dans un recueil intitulé « Nous ici, vous partir »

« Souvenirs du camp allemand basé à « La Morinais » en Vergéal (1943-1944) »

NOUS ICI, VOUS PARTIR  par Benjamin Reucheron PDF

Jusqu’aux années 1960, le commerce et l’artisanat locaux ont tenu bon. Puis, l’exode rural a débuté entraînant peu à peu le déclin des activités en lien avec le monde agricole.

Pour redynamiser le bourg et recréer des liens sociaux, le recteur de la paroisse, l’abbé Gandon, eut la bonne idée de fonder une troupe amateur de théâtre composée de volontaires de la commune. La troupe joua pendant une dizaine d’années le dimanche après-midi à Vergéal et dans les communes environnantes.
Dans le même esprit, en 1971, l’association sportive « Etoile Saint Yves » fût relancée après une mise en sommeil de 1948 à 1951.
En 2000, ne subsistait plus qu’un commerce multifonctions, paradoxalement, la commune a vu naître de nouveaux artisans.

Documentation : site Glad – macommune.fr – Info Bretagne.com – Topic-topos – Drac Bretagne – Archives communales – « Au revoir Monsieur le Maire » écrit par Albert Templon